Antiche arie e danze per liuto
Agli inizi del Novecento una intera generazione di compositori tra 1930-40 si adopera per riproporre in chiave moderna antiche danze e arie di corte, cercando di ricondurre linguaggi arcaici a nuovi stilemi: alcuni esempi sono i Cantari alla madrigalesca e l'Orfeide di Gian Francesco Malipiero, i canti della Stagione Alta di Ildebrando Pizzetti ed il Concerto dell'albatro di Giorgio Federico Ghedini.
Il musicologo Oscar Chilesotti (1848-1916) pubblicò in diversi volumi varie trascrizioni di antiche arie per liuto durante un periodo di trent'anni: tutti i brani, anonimi tranne Campane Parisienses di Jean-Baptiste Besard, furono presi da un codice Lauten-Buch del Cinquecento. Nel 1890 pubblicò una antologia, il Lautenspieler des 16 Jaharhunderts.
Ottorino Respighi si basò appunto su queste trascrizioni per comporre le sue celeberrime suites di Antiche Arie e Danze che, pur essendo nate con il semplice scopo di riattirare l'attenzione sul patrimonio strumentale italiano, hanno poi assunto la forma di un ripensamento parodistico della tradizione cinquecentesca vicino al Pulcinella stravinskiano o la sinfonia Classica di Procofiev.
Una edizione di assoluto riferimento delle Antiche arie e danze per liuto di Respighi è quella realizzata da Antal Dorati con la Philharmonia Ungarica:
RESPIGHI: Ancient Dances and Airs for Lute, Suites 1,2 & 3
Philharmonica Hungarica, Antal Dorati
(cd Mercury Living Presence 434 304-2)
Philharmonica Hungarica, Antal Dorati
(cd Mercury Living Presence 434 304-2)
Il liutista Paul O'Dette assieme al tenore Rogers Covey-Crump ci offre la possibilità di ascoltare le versioni originali per liuto delle musiche che Respighi adattò per le sue Suites in questo splendido cd:
Ecco l'elenco dei brani delle tre Suites:
SUITE NO. 1
- Simone Molinaro (c1565-1615):Ballo detto "Il Conte Orlando"
Saltarallo del predetto ballo
- Vincenzo Galilei (c1525-1591):
Polymnia
- Anonymous (c1600):
Italiana
Villanella "Orlando fa' che ti raccordi"
Italiana
Passo mezzo bonissimo
Mascherada
SUITE NO. 2
- Fabritio Caroso (c1527-1605):Laura soave - Balletto con Gagliarda, Saltarello e Canario
- Jean-Baptiste Besard (c1567-c1617):
Bransles de village
- Anonymous:
Campanae Parisienses
- Antoine Boësset (1586-1643):
Divine Amaryllis
- Bernardo Gianoncelli (fl 1650):
Tasteggiata
- Bernardo Gianoncelli (fl 1650):
Bergamasca
SUITE NO. 3
- Anonymous:Italiana
- Santino Garsi da Parma (1542-1604):
La Cesarina
- Jean-Baptiste Besard (c1567-c1617):
Airs de Cour:
1. C'est malheur
2. Adieu bergère
3. Beaux yeux
4. La voila la nacelle d'amour
5. Quelle divinité
6. Si c'est pour mon pucellage
- Anonymous:
Spagnoletta
- Lodovico Roncalli (fl late 17th century):
Passacaglia
I TESTI DELLE ARIE DI CORTE DI BESARD
1. C'est malheur que de vous aymer
Vostr' esprit estant si volage
Vous changés enfin que la mer
E si changés sans avantage
Que me sert il d'aymer un temps
C'est le mieux que de vous j'attens
Je ne seray jamais la paix
Je m'en repens pour tous jamais.
Rompons la paille pour tousiours
Et que chascun rende son gage:
Je vous vendz voz folles amours,
Et vous quitte l'humeur volage:
Rendes moy de vostre costé
La raison et la liberté
Je ne seray jamais la paix
Je m'en repens pour tous jamais.
Rendés ce cueur qui n'est plus mien,
Rendés ce que vous fait si belle:
Non belle ne me rendes rien,
Il suffit que vous soyes telle,
Par mes vers aussi mensongers,
Que vos beaux yeux furent légers.
Je ne seray jamais la paix
Je m'en repens pour tous jamais.
2. Adieu, bergère pour jamais
Je conquois vostr' humeur volage
Je ne veux plus que désormais
Vous tenies mon âme en servage
Je veux changer et comme vous estre léger.
Ceux qui ayment fidèllement
Ne seraint avoir l'humeur belle
C'es pourquoy je fais un ferment
Qui je ne feray plus fidelle
Je veux changer et comme vous estre léger.
Je ne me plains pas de l'erreur
Qu'envers moy vous aves commise,
Car je tiens à trop de bonheur,
D'avoir recouvert ma franchise
Je veux changer et comme vous estre léger.
Je suis si heureux, et contant
D'avoir en liberté ma vie
Que je n'en regrette pas tant.
Le temps que je vous ay servie
Je veux changer et comme vous estre léger.
3. Beaux yeux qui voyes éclairement
E mon malheur e mon tourment
Vous voyés soleils inhumains
E vos faveurs e voz desdains.
Pourquoy m'allés vous tourmentant,
Si je suis fidelle et constant?
Faites vous cas de cet amour,
Qui n'est à qui meurt tous les jours.
Si vous aymés fière beauté
Le mal dont je suis tourmenté
De mesme je le treuve doux,
Aymant tout ce qui vient de vous.
Ainsi quoy qui puisse arriver,
Je ne me veux jamais priver
De cet oeil si doux et si beau,
Qui me liera jusqu'au tombeau.
Pourquoy m'usés vous de rigueuer
Si vous vivés dedans mon coeur?
Si je meurs vous aurés grand tort
Et mourres aussi par ma mort.
Beaux yeux qui causes mon trespas
Hé pourquoy ne m'aymes vous pas.
On le voit je suis en effet
De voz amans le plus parfait.
Que me sert il dont malheureux
D'estre si constant amoureux
Si de mon service avance
Je suis si mal recompansé.
4. La voila la nacelle d'amour ou ma maistresse arrive,
La voicy la voila de retour de sa prison captive.
Qu'un chascun luy fasse omage
Et d'un vourage que l'on chante tousiours la la la la
Voicy la voila que l'on chante tousiours la la la la
Voicy la voila la la la voila.
Le voila le voici ce bel oeil sur le crystal de l'onde.
Le voicy ce soleil non pareil, le seul astre du monde.
Les voila les voicy ses cheveux de ma belle maistresse,
Approchés regardés curieux, admirés ceste tresse.
5. Quelle divinité s'imprime dans mon ame
Quelle nouvelle ardeur dedans mon coeur s'enflame
Quelles sont les beautés qui pour m'avoir ravy
A un sujet si beau me rendent asservy.
Quelle divinité du haut ciel descendue
Vient ravir mes espritz et esblouir ma veue
Quelz soleilz enflames de clarté et d'ardeur
Embrazent de leurs rays un fourneau dans mon coeur.
Ma déesse c'est vous aussy votre belle ame
Est un rayon divin de la céleste flame
Qui me fait adorer en si grand Déité
Vostre grave douceur et douce gravité.
Ma dame c'est a vous a qui je me dédie
Parce que vostre main délicate et polie
De la quelle je fus si doucement touché
Est le mesme filet dont je suis attaché.
De vos yeux les rayons furent la seule cause
Dont je fus arresté en l'amour que je n'ose
Déclarer librement de crainte que quelqu'un
Ne soit à mon bonheur jaloux et importun.
Vos yeux sont deux soleils qui sont rougir de honte
L'aultre qui en beauté tous les astres surmonte.
Eux par l'obscure nuit me servent de clarté
Et au plus froid hyver me sont sentir l'esté.
Je vois bien maintenant que l'amour me commande
D'obéir à ses loix, et qu'il faut que je rende
Ma chère liberté a celle que me tient
Esclave sous les loix de l'amoureux lien.
6. Si c'est pour mon pucellage
Que vous faites l'amour
Je le promis l'autre jour
À un garçon de village.
Vous n'y perdés que vos pas
Galand vous ne l'aurés pas.
Je suis trop bien asseurée
Si vous m'aviés fait celà,
Que vous me quitteriés la
Comme une deshonorée.
Vous n'y perdés que vos pas
Galand vous ne l'aurés pas.
Je n'ay pour tout heritage
Dedans mon petit hameau
Que l'esguille et le fuseau,
et mon pauvre pucellage.
Vous n'y perdés que vos pas
Galand vous ne l'aurés pas.
Toutes vos belles promesses,
Tous vos discours decevans,
Sont des voiles à tous vens,
Je congnois bien voz finesses.
Vous n'y perdés que vos pas
Galand vous ne l'aurés pas.
Si je ne suis damoiselle,
Si je n'ay tant de beautés,
Que les dames de cités
Pour le moins suis je pucelle,
Vous n'y perdés que vos pas
Galand vous ne l'aurés pas.